Pourquoi les droits de l’homme ne sont plus le pivot
de la diplomatie occidentale
24/09/2019. Confrontée à un paysage géopolitique où les rapports de force et le réalisme priment, la France, considérée comme «patrie» des droits de l’homme, a pris ses distances vis-à-vis des droits humains. Elle n’est pas la seule.
À New York, il a pour la seconde fois en un mois regretté l’«ensauvagement» du monde qui met en péril l’édifice multilatéral, reprenant le diagnostic de la stratège Thérèse Delpech dans un livre lumineux sur «le retour de la barbarie». Lors de la précédente Assemblée générale de l’ONU, en 2018, Jean-Yves Le Drian avait déploré une «régression générale et protéiforme» des droits de l’homme, y compris au sein des sociétés démocratiques.
Car même la France, considérée comme leur «patrie», l’inventrice du concept d’«ingérence humanitaire», a pris ses distances vis-à-vis des droits humains. Le secrétariat d’État aux Droits de l’homme avait déjà disparu depuis plusieurs années quand Emmanuel Macron est arrivé à l’Élysée. Mais avec sa vision du monde fondée sur les rapports de force et le réalisme, le président français a chassé les droits de l’homme du cœur de la politique étrangère de l’Hexagone, où ils avaient fait leur nid.
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